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par Souleymane Coulibaly dit Solo Soro et Guillaume Thibault
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La République Démocratique du Congo (RDC)

Quittez Brazza, empruntez le bac pour traverser le fleuve Congo, et rejoignez-nous sur l'autre rive...

Bienvenue à Kinshasa, celle que l'on surnommait Kin la Belle, Kin Makambo (la ville de l’ambiance) ou encore Kin Kiese (la ville des plaisirs)...vous êtes en Républika Ya Kongo Démokratiki !

Au marché, vous croiserez la grand-mère d'Apkass, dans les mines du Katanga l'adjudant Karamushi, sur scène l'autodidacte Patrice Lumumba, à la télévision Patrice Lumumba et dans le quartier Ngaba des "schegue" dont on tente de nettoyer l'âme et le coeur...

Intervenants : Apkass (chanteur d'origine kinoise); Kerwin Mayizo (notre héros national de la musique congolaise); Manu Dibango (chanteur camerounais); Lambert Mousseka (conteur et griot, a initié avec Hubert Mahela et Malvine Velo Le Centre de Ressources de Solidarité Artistique et Artisanale (C.R.S.A.A.)- Espace Masolo, situé dans la commune de Ngaba à Kinshasa)

Programmation musicale

Zaïko Langa Langa : Toyambana
album : Nippon Banzaï
(Wedoo Music . 2005)
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Archive sonore : LUMUMBA. Discours du 30 juin 1960
album : Afrique : une histoire sonore 1960-2000
(RFI / INA - Frémeaux et associés . 2002)
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Joseph Kabasele & African Jazz : Indépendance Cha Cha
album : Golden Afrique vol.2
(Network . 2005)
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Jechankat : Kweli Kweli
album : Lubumbashi 2005
(Espace Culturel Francophone de Lumbumbashi . 2005)

Wendo Kolosoy : Interlude
album : On the rumba river
(Marabi . 2007)
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Bowane : Kotiya Zolo te
album : Roots of Rumba rock - Congo Classics 1953-1955
(Crammed Discs . 2006)
  Livres


Colette Braeckman
Le Dinosaure, le Zaïre de Mobut
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"Mobutu, c’est le tueur aux mains propres. Il conçoit les crimes, mais ne les exécute pas. Il plane au-dessus des mêlées où l’on égorge en son nom..." Ce portrait lapidaire figure en ouverture de la biographie du dictateur-gangster rédigée par la journaliste belge Colette Braeckman : « le Dinosaure. Le Zaïre de Mobutu » (éditions Fayard). Il suit ces deux rappels. 17 janvier 1961, le leader progressiste Patrice Lumumba est poussé hors d’un avion où il a été interminablement torturé ; pour être exécuté (achevé conviendrait mieux) par un peloton d’exécution commandé par un « conseiller » belge ; cela se passait au Katanga et Mobutu, demeuré dans la capitale, déclara qu’ignorant tout, il ne pouvait être tenu pour responsable de rien... Des années plus tard (1968), Pierre Mulele, qui avait dirigé la guérilla du Kwilu, quitte Brazzaville et arrive à Kinshasa ; il est assassiné le lendemain ; Mobutu affirme qu’il se trouvait en voyage au Maroc et que Mulele a été « victime de la colère de militaires », ce qu’il est, lui Mobutu, le premier à déplorer...
Jean Chatain, Le Web de l'Humanité, sept 1997.

éditeur : Fayard
parution : 1992



Filip de Boeck et Marie-Françoise Plissart
Kinshasa. Récits de la ville invisible

Outre Lagos (Nigeria), Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, est l’autre mégapole d’Afrique subsaharienne qui résiste « à l’objectivation, à la colonisation, à la synthèse et au résumé ». Nombreux sont les étrangers à avoir été fascinés par ce « vaste palais des glaces qui casse sans arrêt ses propres miroirs ». Rares sont ceux qui sont parvenus à exprimer cet aller-retour effervescent entre « destruction et régénération ». L’anthropologue Filip De Boeck et la photographe Marie-Françoise Plissart restituent avec modestie et acuité, connaissance et patience, les facettes composites, troublantes, et parfois ardues, de cette cité de 5 millions d’habitants. En serrant au plus près le corps et le cœur – du physique au religieux – tout comme le quotidien – des enfants des rues aux trafiquants – d’un « informel qui est devenu norme », ils évoquent, à côté de la ville "réelle", la ville telle qu’elle existe dans l’imaginaire des Kinois. Ils questionnent in fine, par petites touches picturales et grandes tranches de vie choisies, le devenir d’une capitale qui est déjà rentrée dans l’ère du posturbanisme.

Jean-Christophe Servant, Le Monde Diplomatique, p.26, mars 2006.

éditeur : La Renaissance du Livre
parution : 2005



Suzanne Brichaux-Houyoux
Quand Césaire écrit, Lumumba parle: édition commentée de Une saison au Congo


éditeur : L'Harmattan
parution : 2000

  Disques


Multiples
Golden Afrique vol.2

"Cette collection du très estimable label allemand Network recouvre vingt-cinq ans de rumba, marabenta et soukous, autant de révolutions sonores qui se sont jouées entre le milieu des années 50 et le début des années 80. Certains orchestres de Kinshasa, inspirés par le son cubain et ses dérivés (mambo, pachanga, cha-cha-cha), établirent un style puissant et joyeux qui, une fois la sous-région embrasée, devait incendier le monde musical africain dans son ensemble.
Trois grandes institutions ont dominé cette époque : l’African Jazz de Joseph Kabasele, dit Grand Kallé ; le T. P. OK Jazz (T. P. pour “très puissant”) de Franco ; et l’African Fiesta de Docteur Nico. Ces derniers furent (avec Jean-Bosco Mwenda, hélas oublié en route) les “dry guitarists” les plus stupéfiants de la scène kinoise. Ce sont eux qui signèrent les premiers sebene, ces répétitions de notes aiguës agrémentées de légères variations, sorte d’acupuncture musicale aux vertus antidouleurs immédiates.
Plantés au milieu d’un décor de big band avec rythmique cossue et cuivres triomphants, ces solos libèrent une euphorie qui fait contagion. On en ressent les effets dès "Coopération" (générique de l'émission), où sont réunis Franco et Sam Mangwana, autre grande star congolaise. Sur la trentaine de morceaux proposés, tous, ou presque, sont chantés en lingala, aux voyelles ronronnant si joliment l’amour, par des voix remarquables : le falsetto de Nyboma sur l’intenable Doublé-doublé, les crêtes pures de la regrettée Mpongo Love sur Ndaya, le velours séducteur de Tabu Ley Rochereau, roi des sapeurs, sur Mazé.
Parfois, la sélection franchit le fleuve Congo pour nous conduire sous une paillote de Brazzaville où Les Bantous De La Capitale vous émincent de bonheur avec leur terrible Machette. On s’enfile aussi d’un trait les premiers enregistrements de Manu Dibango pour le label Ngoma et ce merengue languide du génial Flammy. Certains titres sont même liés à l’actualité comme cet "Indépendance Cha-Cha-Cha" de l’African Jazz qui date de 1960. Tiens, pour changer, et si on parlait du rôle positif de la décolonisation…"

Francis Dordor pour les Inrocks.com (2005)

label : Network
parution : 2005



Multiples
Roots Of Rumba Rock : Congo Classics 53-55 (vol 1&2)

"Longtemps introuvable, cette collection essentielle retraçant les début de la musique populaire congolaise est enfin rééditée dans un beau digipak double CD incluant les deux volumes d'origine. Compilée avec amour par Vincent Kenis (le réalisateur et dénicheur de Konono N°1 et de la série Congotronics), Roots of Rumba Rock contient 40 chansons délicieusement désuètes retraçant la naissance de ce qui allait devenir le style musical le plus populaire d’Afrique..."
En savoir plus sur Africultures.

label : Crammed
parution : 2006

  Vidéo


Michel Thierry
Mobutu, Roi du Zaïre

Mobutu est un film étonnant et détonnant conçu en quatre actes, structuré comme un drame shakespearien et raconté par un Thierry Michel en pleine forme. Composé d'une mosaïque de documents, tous plus vrais les uns que les autres, il raconte l'histoire d'un self made man africain qui parti de rien arrive à tout. Le film est une méditation sur le pouvoir, cette drogue faite de séduction et de cruauté. Sauf que cette fiction est inscrite dans les annales de l'Histoire, celle du règne de Mobutu Sese Seko au Congo, ex-Zaïre...
Film
éditeur : Cinélibre
parution : 1999)

  Liens

En savoir plus sur le slameur Apkass


Mobutu Sese Seko
"Sa toque de léopard et sa canne sculptée n'y auront rien fait. Mobutu Sese Seko n'est mort ni au pouvoir ni dans son pays. À partir de 1965, et même avant, et pendant plus de trente ans, cet homme a fait l'histoire du Congo-Zaïre : ses espoirs, ses douleurs, ses ambitions, ses échecs. Lorsqu'il meurt en exil, à Rabat, le 7 septembre 1997, son pays est tel qu'il l'a abandonné quatre mois plus tôt : en lambeaux. Et son peuple, qui aurait pu, aurait dû, aujourd'hui, être l'un des plus riches d'Afrique, se débat dans une indescriptible misère. Orgueil, défis, sang, larmes, trahisons : les années Mobutu mériteraient sans doute qu'un dramaturge s'en empare. Mais il ne reste que la chronique douloureuse des jours, la recension d'un formidable gâchis..."

Lire l'article de FRANÇOIS SOUDAN pour Jeuneafrique.com, 28 décembre 1999.


En savoir plus sur l'espace Masolo
L'Espace Masolo « Centre de Ressources de Solidarité Artistique et Artisanale » est une association créée en 2003. Il a deux principales missions qui sont :

- soutenir le développement de la pratique de la marionnette et des arts associés ;

- apporter un encadrement artistique et artisanal aux jeunes et enfants de la rue et enfants soldats démobilisés.



Sur la question des enfants soldats
Retrouvez des références bibliographiques, des liens Internet ainsi qu'une liste de documentaires sur le thème des "enfants soldats", sur le site du projet NO CHILD SOLDIERS.


Patrice Lumumba
"S'il est un héros tragique des indépendances africaines, c'est à coup sûr Patrice Lumumba. Durant sa courte vie - assassiné à 36 ans - et sa plus courte encore « carrière » politique, si l'on peut, en l'occurrence, oser ce terme - six ans de militantisme et six mois au pouvoir -, il aura tout synthétisé : la prise de conscience de l'oppression coloniale dans ses aspects les plus brutaux, ceux de l'administration belge ; la volonté d'indépendance, exprimée dans un défi sans concession ; le refus de tous les particularismes régionaux ou tribaux ; la méfiance à l'égard d'une « bourgeoisie nationale » trop prompte à se substituer au colonisateur ; le rêve d'une Afrique unie solidaire des autres mouvements de libération du Tiers Monde ; enfin, la coalition contre lui des petits traîtres locaux, des grands intérêts privés, d'une administration onusienne complice et d'une puissance américaine mobilisant la CIA pour assurer sa perte..."

Lire l'article de MARCEL PÉJU pour jeuneafrique.com (RD CONGO - 28 décembre 1999)


La dernière lettre de Patrice Lumumba à Pauline, sa femme
"Je t’écris ces mots sans savoir s’ils te parviendront, quand ils te parviendront et si je serai en vie lorsque tu les liras. Tout au long de ma lutte pour l’indépendance de mon pays, je n’ai jamais douté un seul instant du triomphe final de la cause sacrée à laquelle mes compagnons et moi avons consacré toute notre vie. Mais ce que nous voulions pour notre pays, son droit à une vie honorable, à une dignité sans tache, à une indépendance sans restrictions, le colonialisme belge et ses alliés occidentaux – qui ont trouvé des soutiens directs et indirects, délibérés et non délibérés, parmi certains hauts fonctionnaires des Nations-unies, cet organisme en qui nous avons placé toute notre confiance lorsque nous avons fait appel à son assistance – ne l’ont jamais voulu. Ils ont corrompu certains de nos compatriotes, ils ont contribué à déformer la vérité et à souiller notre indépendance..."