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par Vladimir Cagnolari et
Souleymane Coulibaly dit Solo Soro
 
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jeudi 10 août 2006





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Les louanges du pouvoir
Comme tous les jours ouvrables nous vous convions à un voyage sur le continent africain, un voyage en musique bien sur aujourd’hui consacré aux louanges du pouvoir en Afrique.
Car comme on vous le raconte depuis plus d’un mois, la musique en Afrique a des allures de divertissement, mais elle est aussi et peut-être surtout un média ! Et les politiques de tout poil l’ont bien compris qui s’attachent les services des chanteurs pour asseoir leur popularité ou distiller leur propagande.
Suivez nous, aujourd’hui nos chanteurs brossent dans le sens du poil,
Et nous on rase gratis !
 
   
 
Programmation musicale

DEPIANO : Gouvernement ya Congo
album: Ngoma - Souvenir ya l'indépendance
Popular African Music (1997)

Sons d'archives
album: Afrique, une histoire sonore 1960/2000
RFI/INA

Ce coffret est commercialisé dans le monde par "Frémeaux et associés"
sur le net: Le site de Frémeaux et associés

VERCKYS & L'Orchestre Veve : Mobutu 10 ans
album: L'Afrique danse n°11
African (1970)

33 Tours
République Démocratique du Congo

La marche du sacre de S.M. l'empereur Bokassa Ier
album: La marche du sacre de S.M. l'emperuer Bokassa Ier
Dasora productions (1977)

45 Tours

LEONIE KANGALA : Kota Lango Ake Ga
album: Hit parade spéciale couronnement 4 décembre 1977
Dasora (1978)

33 Tours
Centreafrique

R. NGUEMBOU : Empereur Bokassa Ier
album: Hit parade spécial couronnement 4 décembre 1977
Dasora (1978)

33 Tours
Centreafrique

ALPHA BLONDY : Jah Houphouët
album: Alpha Blondy
Emi (1987)

Côte d'Ivoire
sur le net: Le site officiel de Alpha Blondy

SALIF KEITA : Mandjou
album: The Best of - The early years
Wrasse Records (2002)

Mali
sur le net: Le site de Salif Keïta
Liens

Jean-Bedel Bokassa
Bokassa 1er, empereur. À ce titre, celui qui, pendant quatorze ans, régna sur la République centrafricaine, mérite assurément de figurer au panthéon de la bouffonnerie, même si, sous l'hermine, se cachait un dictateur aux méthodes impitoyables...
Jeuneafrique.com, 28 décembre 1999 - FRANÇOIS SOUDAN

Mobutu Sese Seko
Sa toque de léopard et sa canne sculptée n'y auront rien fait. Mobutu Sese Seko n'est mort ni au pouvoir ni dans son pays. À partir de 1965, et même avant, et pendant plus de trente ans, cet homme a fait l'histoire du Congo-Zaïre : ses espoirs, ses douleurs, ses ambitions, ses échecs. Lorsqu'il meurt en exil, à Rabat, le 7 septembre 1997, son pays est tel qu'il l'a abandonné quatre mois plus tôt : en lambeaux. Et son peuple, qui aurait pu, aurait dû, aujourd'hui, être l'un des plus riches d'Afrique, se débat dans une indescriptible misère. Orgueil, défis, sang, larmes, trahisons : les années Mobutu mériteraient sans doute qu'un dramaturge s'en empare. Mais il ne reste que la chronique douloureuse des jours, la recension d'un formidable gâchis...
Jeuneafrique.com, 28 décembre 1999 - FRANÇOIS SOUDAN

Musique politique congolaise
Retrouvez sur le blog de Kerwin Mayizo -notre héros national de la chanson congolaise- l'émission qu'il a concocté pour RFI sur la musique politique au Congo.
  Livres


Bokassa Ier : un empereur français Stephen Smith
Grasset (2000)

Première grande biographie de Jean-Bedel Bokassa, ce livre relate l'histoire d'un " indigène " devenu enfant de troupe, officier de l'armée française, maréchal président à vie puis empereur de Centrafrique et, après sa condamnation à mort et sept années de prison, " treizième apôtre du Christ ", comme il s'était lui-même baptisé. Un destin hors du commun qui est aussi un formidable terrain d'enquête sur les ambiguïtés - et la " familiarité " - des relations franco-africaines. Car si l'on a brodé sur le " soudard " de la coloniale qui s'est offert un couronnement impérial, sur ses délires mégalomaniaques, son anthropophagie prétendue et l'amitié trahie avec son " cousin " Valéry Giscard d'Estaing, on oublie trop souvent que, pendant treize ans, cette " bouffonnerie tropicale " a été un règne ordinaire soutenu par la France. Plutôt que de mettre en scène un " roi nègre " en habits napoléoniens, il restait à démonter les ressorts et les appuis de cette tyrannie, à revenir sur un sacre co-organisé par la France, à rouvrir le dossier de " l'affaire des diamants " et à éclairer un passé riche en révélations scandaleuses.


Colette Braeckman Le Dinosaure, le Zaïre de Mobutu
1992 (Fayard)

« MOBUTU, c’est le tueur aux mains propres. Il conçoit les crimes, mais ne les exécute pas. Il plane au-dessus des mêlées où l’on égorge en son nom »...
Ce portrait lapidaire figure en ouverture de la biographie du dictateur-gangster rédigée par la journaliste belge Colette Braeckman : « le Dinosaure. Le Zaïre de Mobutu » (éditions Fayard). Il suit ces deux rappels. 17 janvier 1961, le leader progressiste Patrice Lumumba est poussé hors d’un avion où il a été interminablement torturé ; pour être exécuté (achevé conviendrait mieux) par un peloton d’exécution commandé par un « conseiller » belge ; cela se passait au Katanga et Mobutu, demeuré dans la capitale, déclara qu’ignorant tout, il ne pouvait être tenu pour responsable de rien... Des années plus tard (1968), Pierre Mulele, qui avait dirigé la guérilla du Kwilu, quitte Brazzaville et arrive à Kinshasa ; il est assassiné le lendemain ; Mobutu affirme qu’il se trouvait en voyage au Maroc et que Mulele a été « victime de la colère de militaires », ce qu’il est, lui Mobutu, le premier à déplorer...

Jean Chatain, Le Web de l'Humanité, sept 1997.


Ahmadou Kourouma En attendant le vote des bêtes sauvages
Editions du Seuil (2000)

En un quart de siècle, il n'a publié que trois romans. Pourtant, depuis Les Soleils des indépendances, son premier livre paru en 1975, Ahmadou Kourouma, né en 1927 en Côte d'Ivoire, est considéré comme un classique de la littérature africaine. En attendant le vote des bêtes sauvages fait le portrait d'un certain président Koyaga en qui il est facile de reconnaître bon nombre de dictateurs africains. Au cours de six veillées, il écoute ravi ses louanges chantées par son griot. Koyaga est trop imbu de lui-même pour s'apercevoir que ces éloges sont ambigus et dissimulent à peine des critiques féroces.
Mais le livre de Kourouma n'est pas un pamphlet politique. Il démonte avec subtilité les contradictions entre un discours technocratique souvent creux et le profond attachement aux croyances d'une Afrique plusieurs fois millénaire. Contradictions sensibles dans la langue étonnante du romancier qui s'emploie, non sans humour, à exprimer en français la logique et les structures de la culture malinké dont il est originaire. En attendant le vote des bêtes sauvages a obtenu le prix de Livre Inter 1999. Gérard Meudal


FRANCOIS XAVIER VERSCHAVE Noir Silence
Editions des Arènes (2000)

En 1994, et en moins de trois mois, 800 000 Tutsis sont massacrés au Rwanda sous les yeux impassibles de la France. Dans le même temps, de véritables armées privées sont recrutées et entraînées dans l'hexagone par le biais d'organismes tels que le DPS (Département protection sécurité) du Front national. Ainsi, alors que l'on croyait en avoir fini avec le paternalisme français et ses rapports incestueux avec un certain nombre d'autocrates africains, François-Xavier Verschave nous démontre ici que les années quatre-vingt-dix demeurèrent celles d'une collusion entre intérêts français et pratiques illégales sur le continent voisin. Jacques Chirac ne confiait-il pas lui-même, hors micro, en 1999 : "Il faut bien que les dictateurs gagnent les élections" ?
De l'indéfectible soutien de la France à Mobutu aux manœuvres visant à faire main basse sur les ressources naturelles de l'Angola, du Togo ou du Tchad, nombre de questions africaines restent téléguidées depuis les plus hautes sphères de l'État français. Où l'on découvre, entre deux commentaires à la précision chirurgicale, que Charles Pasqua continue, aujourd'hui encore, de conduire sa propre politique africaine et arabe. C'est cette situation que F.-X. Verschave et son association humanitaire "Survie" stigmatisent dans cet ouvrage comme dans le précédent Françafrique : en œuvrant depuis longtemps à la transparence des relations unissant l'ancienne puissance coloniale à son "pré-carré", l'auteur se bat pour que la démocratie africaine ne soit pas une démocratie volée. -J-S Félix
Disques


Multiples Ngoma - Souvenir ya l'indépendance
Popular african music (1997)


KEKELE Kinavana
Syllart (2006)

Composé de cinq élégants crooners congolais, dont Loko Massengo, Kekele redonne ses lettres de noblesse à la rumba, cette musique festive emblématique de l’Afrique. Son troisième album Kinavana reste fidèle à l’esprit charmeur de ce style musical transatlantique.
  Vidéos


Mobutu, Roi du Zaïre
Michel Thierry (Film)
Cinélibre (1999)

Mobutu est un film étonnant et détonnant conçu en quatre actes, structuré comme un drame shakespearien et raconté par un Thierry Michel en pleine forme. Composé d'une mosaïque de documents, tous plus vrais les uns que les autres, il raconte l'histoire d'un self made man africain qui parti de rien arrive à tout. Le film est une méditation sur le pouvoir, cette drogue faite de séduction et de cruauté. Sauf que cette fiction est inscrite dans les annales de l'Histoire, celle du règne de Mobutu Sese Seko au Congo, ex-Zaïre...


When We Were Kings
Leon Gast (Documentaire)
Universal Pictures (1997)

Il y a vingt-cinq ans, le documentariste Leon Gast tenta de faire un film sur le combat que se livrèrent en 1974 à Kinshasa, au Zaïre, les boxeurs Muhammad Ali et George Foreman. Mais des problèmes multiples retardèrent le projet, qui ne sortit en salle qu'en 1996. Vues à travers les yeux de Leon Gast, les six semaines que les deux boxeurs passèrent en Afrique en attendant que le combat puisse avoir lieu représentent une étape importante dans la compréhension par l'Amérique de ses racines africaines. Muhammad Ali avait été déchu de son titre de champion du monde poids lourds en raison de son opposition à la guerre du Vietnam, ce qui lui avait même valu une peine de prison. Le champion en titre George Foreman accepta aussi de se rendre à Kinshasa pour un combat organisé par l'agent Don King. Mais après l'arrivée des deux champions, le combat fut ajourné. Leon Gast filme donc le charismatique Muhammad Ali dans les semaines qui suivent lors de ses sorties et de ses rencontres avec la population africaine, qu'il cherche à connaître. Foreman, de son côté, semble préférer la solitude. Et pendant ce temps, Don King fait venir des artistes noirs américains comme James Brown et les Spinners, pour qu'ils jouent avec des artistes africains. Le film réussit un crescendo palpitant, qui aboutit aux scènes du duel mythique que se livrèrent finalement les deux hommes. Les écrivains George Plimpton et Norman Mailer, qui avaient couvert le match en son temps comme journalistes, livrent leurs souvenirs les plus marquants. Que vous soyez fan de boxe ou non, il s'agit d'une expérience unique et d'un voyage fascinant dans la quête de l'Amérique pour son identité.
Tom Keogh