Retour à la liste des émissions
 
 
par Vladimir Cagnolari et
Souleymane Coulibaly dit Solo Soro
 
Écouter l'émission du
mardi 15 août 2006





Enregistrer l'émission

(Faire un "clique-droit" puis "enregistrer sous")
 
   
L'esclavage
Comme chaque jour, et oui, même les jours fériés, nous vous poposons un voyage musical sur le continent africain, aujourd’hui sur les routes de l’esclavage…qui ont vu partir sans retour des millions d’africains. Pour les besoins de cette émission je vais vous demander un effort d’imagination. Imaginons qu’on a été déportés à des milliers de kilometres de chez nous, imaginons que nos enfants sans le dire sans souviennent – quelque part, marqué dans un coin de la tête, imaginons tous que nous sommes descendants d’esclaves, des uns ou des autres, ça nous permettra comme on dit chez toi Solo de refroidir, nos têtes, de refroidir nos cœurs…parce que quand il fait chaud le froid ça appaise, bref…
Courrez dans votre bibliothèque chercher un atlas, mais aujourd’hui ouvrez le sur la carte du monde, car il faut bien ça pour suivre l’histoire de la diaspora noire. Et pour ceux qui n’auraient pas envie d’entendre parler de ce sujet en ce jour de vacances, vous pouvez éteindre votre radio, mais alors il va aussi falloir renoncer à écouter du blues, du jazz, de la funk, du reggae, du hip-hop, de la samba, de la salsa, de la cumbia, et bien sûr de la musique africaine.
Parce que toutes ces musiques racontent, d’une façon ou d’une autre, l’histoire de l’esclavage.

Principales escales : Jamaïque, Gabon, Ile de la Réunion, Pérou...
Intervenants : Davy Sicard (Réunion), Claudy Siar (producteur et animateur de l'émission Couleurs tropicales sur RFI)
 
   
 
Programmation musicale

THE GAYLADS : Africa
album: Studio one roots
Soul Jazz Records (2001)

Jamaïque
sur le net: Site d'un fan du label Studio One sur l'oeuvre de Clement Dodd et de la musique jamaicaine du calypso au dancehall en passant par le ska, le reggae, etc.

PIERRE AKENDENGUE : La chanson de Gorée
album: Gorée
Lusafrica (2006)

Gabon
sur le net: Le site de Pierre Akendengué

DAVY SICARD : Maloya Kobosé
album: Ker Maron
Warner Music (2006)

Ile de la Réunion
sur le net: Le site officiel de Davy Sicard

DAVY SICARD : Ker Maron
album: Ker Maron
Warner Music (2006)

SUSANA BACA : El Mayoral
album: Lo mejor de Susanna Baca
Luaka Bop (2004)

Pérou
sur le net: En savoir plus sur Susana Baca

EUGENE MONA : Boi brilé
album: Témoignage
Hibiscus record (1994)

Martinique
sur le net: En savoir plus sur Eugène Mona
Liens

La route de l'esclave
C’est sur proposition de Haïti et des pays africains que la Conférence générale de l’UNESCO a approuvé lors de sa vingt-septième session en 1993, la mise en œuvre du projet "La route de l’esclave".
Retrouvez sur le site de l'UNESCO les objectifs de ce projet mais également des informations sur la traite négrière, le commerce triangulaire, les abolitions, etc.

L'île de Gorée en sons et en images
Une visite de 10 minutes de la Maison des Esclaves en sons et images, commentaires et visite guidée par le chef conservateur, Boubacar Joseph Ndiaye.

Dossier sur la Traite négrière
Dossier complet réalisé par marianne-en-ligne.fr en mai 2006.

Mauritanie, les héritiers de l’esclavage
Régulièrement évoquée dans la presse internationale, la question de l’esclavage en Mauritanie émeut et choque. On oublie souvent que l’ensemble des communautés ethniques du pays ont traditionnellement entretenu en leur sein des systèmes de production de type esclavagiste. L’image - couramment retenue en Occident - de « Blancs » asservissant cruellement de pauvres « Noirs » y perd de sa netteté...
Par Amel Daddah - Docteur en sociologie, journaliste pour le Monde Diplomatique (nov 1998).

Dossier RFO sur le maloya
Une musique, une danse, un chant, un appel aux ancêtres, le Maloya est une tradition qui appartient à tous les Réunionnais. Voyage au cœur de ces harmonies, miroirs des joies et des douleurs de ce peuple au sang-mêlé.

LOI du 21 mai 2001, dite loi Taubira
LOI no 2001-434 du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité
Livres


Helen Lee Le premier rasta
Flammarion (1999)

Une enquête d'Helen Lee, journaliste spécialiste du reggae notamment pour Libération, sur les racines du mouvement rasta et donc les racines du reggae. Passionant, à lire en musique !


Jean Meyer Esclaves et négriers
Gallimard (1986)

Au XVIe siècle, le commerce «triangulaire» entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique se met en place. La traite négrière saigne l'Afrique : quinze à vingt millions d'hommes et de femmes déportés en trois siècles vont faire prospérer les plantations des grandes puissances coloniales. Mais la résistance des esclaves à leur condition - révoltes spontanées, insurrections, désertions, marronnage... et le mouvement abolitionniste, impulsé à la fin du XVIIIe siècle par les Anglais, entament le système esclavagiste. En France, grâce à l'infatigable militant de l'égalité qu'est Victor Schoelcher, la République proclame le 27 avril 1848 l'abolition de l'esclavage «dans toutes les colonies et possessions françaises». Jean Meyer retrace le gigantesque trafic et ses enjeux économiques, la féroce exploitation de l'homme noir par l'homme blanc, le difficile combat et la victoire au nom de l'universalité du principe de liberté.


Philippe Carles et Jean Louis Comolli Free jazz - Black power
Gallimard (2000)

Secouer l'histoire, celle du jazz, celle des Blues People, celle de l'Amérique en lutte contre elle-même, le poids des fantômes du passé, le poids des revenants des esclaves qui reviennent danser la nuit dans les têtes, le free jazz secoue les chaînes du corps noir qui est dans l'histoire blanche, invisible, hors champ. Quand nous avons publié ce livre, c'était en 1971, les Black étaient Panther, Malcom X était mort assassiné et son prophète n'était pas encore vraiment né, Julius Hemphill formait son premier groupe à Saint Louis et Joe McPhee, avec Clifford Thornton, avait déjà enregistré son Nation Time, Spike Lee était à l'école et le rideau de fer était tiré. LeRoi Jones s'appelait déjà Amiri Baraka, le Worshop de Lyon s'appelait encore Free Jazz Workshop, George Jackson était mort assassiné en prison et Mumia Abu Jamal n'était pas encore dans le couloir des condamnés à mort, voilà ce qui n'a pas changé, voilà ce qui a changé.
Disques


PIERRE AKENDENGUE Gorée
Lusafrica (2006)

Conteur et guerrier, sociologue et poète à la fois, Akendengue combine les genres. La poésie de ses textes, ses métaphores subtiles, ses mélodies légères d’apparence faciles, font qu’Akendengue s’impose comme un artiste hors pair, de ceux qui éclairent les consciences au-delà des frontières. Sans qu’aucune rage, aucun mépris ne déforment, à aucun instant, la beauté que l’on espère en toute oeuvre artistique. Avec Gorée, son dixhuitième album, il continue à puiser dans la tradition de la forêt gabonaise et dans la culture de l’Afrique éternelle, avec une force qui lui est unique – déclarant ainsi : « L'art doit être d'abord un instrument de libération. Et l'artiste ne doit pas parler pour ne rien dire, ou mentir au sujet des choses qu'il sait. Les quelques chansons que j'ai faites et qui ont été connues de certains mélomanes, je crois qu'elles n'ont jamais dérogé à cette ligne de conduite. Parce que l'artiste se fait, dans le silence de son coeur, une promesse de fidélité à lui-même ».


DAVY SICARD Ker Maron
Warner Music (2006)

Ce jeune trentenaire auteur-compositeur a construit « Ker Maron », son nouveau disque, à la manière d’un parcours initiatique qui n’est rien d’autre que sa propre quête identitaire. En créole ou en français, les chansons s’enchaînent et l’auditeur partage alors l’histoire véridique de ce troubadour qui part à la recherche de ses racines.
Au fil des titres évocateurs comme « Granpèr té sï mon zépol», « Juste Un Écho » ou « Tango Souk Inn De », Davy Sicard nous transporte dans son univers en nous offrant la plus belle des cartes de visite sonores de son pays cosmopolite, éclairé par sa personnalité ouverte de Créole du bout du monde.
Revues


Africultures - N° 67 - Juin-août 2006
ESCLAVAGE : ENJEUX D'HIER A AUJOURD'HUI
"...S’il est vrai que les relations entre les hommes sont encore largement gouvernées par des rapports d’exploitation et de domination – l’institution de l’esclavage, qui a marqué toutes les civilisations et cultures, n’a jamais vraiment disparu depuis 5 000 ans – et s’il est également juste que la racialisation des sociétés et leur régime d’exclusion sont encore à l’œuvre aujourd’hui, une révolution culturelle pourrait cependant bien avoir commencé. La reconnaissance de l’esclavage et de la traite négrière comme crimes contre l’humanité constitue une évolution majeure. L’esclavage, fléau absolu et point de départ d’une nouvelle fraternité ? Ce ne serait qu’un paradoxe de plus. Tout comme la stupéfiante richesse des interactions culturelles nées de l’esclavage : le jazz, le blues, le hip-hop, la salsa et bien d’autres formes d’art. Ces hommes et ces femmes à qui on refusait une identité d’êtres humains ont su résister par la culture. Et c’est par la culture encore qu’aujourd’hui leurs descendants ouvrent de nouvelles voies."
Extrait de l'édito de Ayoko Mensahdu "L’ombre portée de l’esclavage" (Africultures n°67)
Vidéos


Nèg Maron
Jean-Claude Flamand Barny (Film)
Aventi Distribution (2005)

Edition Spéciale
Inclus le CD de la Bande Originale du Film
Avec Stomy Bugsy, Admiral T, Daly
Bonus : Documentaire Ni chenn an pyé, ni chenn an têt (Plus de chaînes aux pieds, plus de chaînes dans la tête) de Julien Bros