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par Vladimir Cagnolari et
Souleymane Coulibaly dit Solo Soro
 
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mercredi 16 août 2006





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La colonisation
Bonjour à tous et bienvenue dans notre Afrique enchantée !
Comme tous les jours nous vous convions à un voyage musical sur le continent africain, et aujourd’hui ce sera un voyage dans le temps puisque nous allons nous transporter au temps des colonies….
Et en cours de route, dans le train de la colonisation, on aura tout le temps de regarder quelques clichés d’époque mais qui ont toujours la vie dure…
Tiens, par exemple, cette carte postale intitulée dancing indigène où de bons sauvages s’ébrouent à demi-nus sur la terre battue. Ce qu’on ne voit pas sur la photo, c’est que pour faire danser les sauvages, il n’y avait pas que la musique, il y avait aussi la chicotte !!!

Principales escales : Cameroun, France, Angola, Ile de la Réunion...
Intervenants : Bonga (Angola), Davy Sicard (Réunion).
 
   
 
Programmation musicale

FRANCIS BEBEY : Si les gaulois avaient su
album: Original Masters vol.1
Wedoo Music (2005)

Cameroun
sur le net: Le site officiel de Francis Bebey

ALFRED PANOU & ART ENSEMBLE OF CHICAGO : Je suis un sauvage
album: Bilongo - A third collection of modern afro rythms
Comet Records/Planet Woo (2000)

MICHEL SIMON : Amour en noir et blanc
album: Chansons coloniales et exotiques
EPM (1995)

sur le net: En savoir plus sur Michel Simon

BONGA : Mona mi noi xica
album: Angola 72-74
Lusafrica (1997)

sur le net: En savoir plus sur Bonga

BONGA : Poeira
album: Kaxexe
Lusafrica (2003)

Angola

DAVY SICARD : Au nom de mes pères
album: Ker maron
Warner Music (2006)

Ile de la réunion
sur le net: Le site officiel de Davy Sicard
Liens

Saint Louis du Sénégal : du comptoir à la capitale de l’Afrique Occidentale Française
"A l’origine, la ville de Saint-Louis est un comptoir européen installé au XVIIe siècle à l’embouchure du fleuve Sénégal sur l’île de N’dar. Cette île longue et étroite constitue le noyau de la ville coloniale. Les grandes étapes de son urbanisation sont encore lisibles. Elles ont justifié l’inscription du centre historique sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité en décembre 2000."
Bernard Toulier, Saint-Louis du Sénégal, Un enjeu pour le patrimoine mondial, InSitu, n°3, printemps 2003.

Ces zoos humains de la République coloniale
"L’idée de promouvoir un spectacle zoologique mettant en scène des populations exotiques apparaît en parallèle dans plusieurs pays européens au cours des années 1870. En Allemagne, tout d’abord, où, dès 1874, Karl Hagenbeck, revendeur d’animaux sauvages et futur promoteur des principaux zoos européens, décide d’exhiber des Samoa et des Lapons comme populations « purement naturelles » auprès des visiteurs avides de « sensations ». Le succès de ces premières exhibitions le conduit, dès 1876, à envoyer un de ses collaborateurs au Soudan égyptien dans le but de ramener des animaux ainsi que des Nubiens pour renouveler l’« attraction ». Ces derniers connurent un succès immédiat dans toute l’Europe, puisqu’ils furent présentés successivement dans diverses capitales comme Paris, Londres ou Berlin."
Nicolas Bancel, Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, Le Monde Diplomatique, août 2000.

En savoir plus sur Patrice Lumumba
" S'il est un héros tragique des indépendances africaines, c'est à coup sûr Patrice Lumumba. Durant sa courte vie - assassiné à 36 ans - et sa plus courte encore « carrière » politique, si l'on peut, en l'occurrence, oser ce terme - six ans de militantisme et six mois au pouvoir -, il aura tout synthétisé : la prise de conscience de l'oppression coloniale dans ses aspects les plus brutaux, ceux de l'administration belge ; la volonté d'indépendance, exprimée dans un défi sans concession ; le refus de tous les particularismes régionaux ou tribaux ; la méfiance à l'égard d'une « bourgeoisie nationale » trop prompte à se substituer au colonisateur ; le rêve d'une Afrique unie solidaire des autres mouvements de libération du Tiers Monde ; enfin, la coalition contre lui des petits traîtres locaux, des grands intérêts privés, d'une administration onusienne complice et d'une puissance américaine mobilisant la CIA pour assurer sa perte..."
MARCEL PÉJU, jeuneafrique.com, décembre 1999.

Massacre colonial français : retour sur un sanglant silence
"89 000 morts à Madagascar au cours de la répression coloniale française en 1947-1948. Bilan officiel d’une des pages les plus noires de l’histoire de l’Ile Rouge et l’une des plus méconnues. Une révolte de 21 mois étouffée dans le sang qui, 48 ans plus tard, reste toujours l’objet d’études de la part des historiens."
Barbara Vacher, Afrik.com, février 2005.
Livres


Jean-François Bizot Vaudou & compagnies - Histoires noires de Abdidjan à Zombies
Actuel / Editions du Panama (2005)

Le reportage en profondeur demande une souplesse de surfeur, mais les courants qui vous emmènent sont des courants de fond. Il ne s’agit pas d’enquête ou d’investigation. Le reportage en profondeur fonctionne à l’empathie et révèle les plaques tectoniques qui font bouger les sociétés. Vous êtes l’un des trois Blancs qui traînent à Soweto et vous sentez, 1988, que l’apartheid va basculer. En provoquant les rencontres, en allant ou l’on ne vous attend pas, vous croisez le respect, et alors on vous déballe ce qui se trame. Pareil dans la chaleur poisseuse qui suit les révolutions de sergent, quand le vaudou se livre, dans la tête d’un métis ou la garçonnière d’un chef d’Etat, au contact du Black Panther Party ou avec les héritiers des négriers français. Ces histoires-là ne se démodent pas plus vite que le climat qui change n’érode la plage.
Jean-François Bizot


Arthur Conan Doyle Le crime du Congo belge
Les Nuits rouges (2005)

Contrairement à ce que son titre peut laisser croire, ce texte n'est pas une aventure inédite de Sherlock Holmes, mais un pamphlet de son créateur qui voulut enquêter lui-même sur les massacres et atrocités perpétrés entre 1885 et 1908 dans " l'Etat indépendant du Congo ", propriété personnelle du roi des Belges, Léopold II. La rapacité du roi et des compagnies concessionnaires entraîna l'asservissement des paysans congolais, mobilisés pour " faire du caoutchouc ". Plusieurs millions d'entre eux y laisseront la vie, assassinés, affamés ou rendus malades. L'opinion mondiale retint surtout ces clichés d'enfants aux mains coupées, celles que les tirailleurs de la Force publique ramenaient aux officiers blancs pour prouver qu'ils n'avaient pas gaspillé leurs cartouches...
Tout comme à cette époque Félicien Challaye, secrétaire de Brazza lors de son inspection menée sur la rive " française " du Congo en 1905, Doyle se réclame d'un colonialisme soucieux de l' " amélioration de la condition des races indigènes ", et peut-être plus encore de la " liberté du commerce ". C'est-à-dire, dans sa conception, celui que pratiquaient les Anglais - oubliant la quasi-extermination des premiers Australiens - et, dans une moindre mesure, les Français, bien qu'ils eussent adopté l'essentiel du système léopoldien dans leur colonie congolaise, où le pillage des ressources caoutchouteuses, quoique moins abondantes, était aussi intense. C'est ce qui ressort du texte implacable de Challaye, publié par Charles Péguy en 1906 dans ses Cahiers de la quinzaine, malgré la modération de son expression.


Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Sandrine Lemaire et Olivier Barlet La fracture coloniale : La société française au prisme de l'héritage colonial
La Découverte (2005)

Cinquante ans après la défaite indochinoise de Diên Biên Phu et le début de la guerre d'Algérie, la France demeure hantée par son passé colonial, notamment par ce rapport complexe à l'" Autre ", hier indigène, aujourd'hui " sauvageon ". Pourquoi une telle situation, alors que les autres sociétés postcoloniales en Occident travaillent à assumer leur histoire outre-mer ? C'est à cette question que tente de répondre cet ouvrage, où Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, en partant d'une enquête conduite à Toulouse - et présentée ici -, ont décidé d'ausculter les prolongements contemporains de ce passé à travers les différentes expressions de la fracture coloniale qui traverse aujourd'hui la société française. Ils ont réuni, dans cette perspective, les contributions originales de spécialistes de diverses disciplines, qui interrogent les mille manières dont les héritages coloniaux font aujourd'hui sentir leurs effets : relations intercommunautaires, ghettoïsation des banlieues, difficultés et blocages de l'intégration, manipulation des mémoires, conception de l'histoire nationale, politique étrangère, action humanitaire, place des Dom-Tom dans l'imaginaire national ou débats sur la laïcité et l'islam de France... Les auteurs montrent aussi que la situation contemporaine n'est pas une reproduction à l'identique du " temps des colonies " : elle est faite de métissages et de croisements entre des pratiques issues de la colonisation et des enjeux contemporains. Pour la première fois, un ouvrage accessible traite de la société française comme société postcoloniale et ouvre des pistes de réflexion neuves.

Pascal Blanchard, historien, est chercheur associé au CNRS à Marseille (GDR 2322) ; Nicolas Bancel, historien, est professeur à l'université de Strasbourg-II. Marc-Bloch ; et Sandrine Lemaire, agrégée en histoire, est enseignante. Ils ont codirigé ensemble, avec d'autres auteurs ou séparément, plusieurs ouvrages sur la question coloniale, dont : Nicolas Bancel, Pascal Blanchard et Françoise Vergés, "La République coloniale. Essai sur une utopie" (Albin Michel, 2003) ; Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire, "Culture coloniale" (Autrement, 2003) et "Culture impériale" (Autrement, 2004) ; Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Eric Deroo, Sandrine Lemaire, "Zoos humains. Au temps des exhibitions humaines" (La Découverte,2004).
Disques


BONGA Angola 72 - 74
Lusafrica (1997)

Des œuvres d’une rare délicatesse, sensiblement marquées par cette voix chaude et rocailleuse, qui a tant marqué l’Afrique, bien avant les sempiternels discours développés autour de la world music. Un double album pour rendre hommage au talent d’un homme qui s’est souvent battu pour la reconnaissance de sa culture et la liberté de son peuple. D’abord à l’époque coloniale. Ensuite, pendant son exil. A Lisbonne, à Rotterdam, à Paris... Car c’est ainsi que s’égrène le chapelet d’histoires qui accompagne le destin de cet enfant rebelle, surgi dans les années 50/60 du fin fond des musseques, ces bidonvilles populaires où s’étale sans scrupules l’horreur coloniale en Angola.


DAVY SICARD Ker Maron
Warner Music (2006)

Ce jeune trentenaire auteur-compositeur a construit « Ker Maron », son nouveau disque, à la manière d’un parcours initiatique qui n’est rien d’autre que sa propre quête identitaire. En créole ou en français, les chansons s’enchaînent et l’auditeur partage alors l’histoire véridique de ce troubadour qui part à la recherche de ses racines.
Au fil des titres évocateurs comme « Granpèr té sï mon zépol», « Juste Un Écho » ou « Tango Souk Inn De », Davy Sicard nous transporte dans son univers en nous offrant la plus belle des cartes de visite sonores de son pays cosmopolite, éclairé par sa personnalité ouverte de Créole du bout du monde.


ALFRED PANOU Je suis un sauvage
Saravah

L'un des 45 t les plus rares et mieux apprécié du label Saravah : les deux titres du poète-dramaturge Alfred Panou avec l'Art Ensemble of Chicago. Souvent compilé, jamais réédité...
Voir la pochette sur http://www.saravah.fr/_INIT/FTOU/ftout_LEFT.php
Revues


Hors-série LE MONDE - Mai-Juin 2006
COLONIES : UN DEBAT FRANCAIS

Le Monde 2, vous propose de revenir sur le débat qui s’est engagé en France il y a quelques mois sur notre passé colonial.
Les parlementaires votaient, en catimini, la loi du 23 février 2005 dont l’article 4 stipulait que « les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord ». Ledit article supprimé début 2006, a eu le mérite de porter sur la place publique un débat de fond : le droit à la mémoire peut-il s’oppose au « devoir d’histoire » ?
Afin d’éclairer ce débat en le délivrant de ces aspects les plus passionnels, Le Monde 2 a choisi d’explorer notre histoire coloniale longue de plusieurs siècles. Entretiens avec des spécialistes, plongée dans des documents d’archives, cartes, portraits, ce hors-série richement illustré multiplie les angles et les points de vue pour stimuler votre réflexion.


Africultures - N° 67 - Juin-août 2006
ESCLAVAGE : ENJEUX D'HIER A AUJOURD'HUI
"...S’il est vrai que les relations entre les hommes sont encore largement gouvernées par des rapports d’exploitation et de domination – l’institution de l’esclavage, qui a marqué toutes les civilisations et cultures, n’a jamais vraiment disparu depuis 5 000 ans – et s’il est également juste que la racialisation des sociétés et leur régime d’exclusion sont encore à l’œuvre aujourd’hui, une révolution culturelle pourrait cependant bien avoir commencé. La reconnaissance de l’esclavage et de la traite négrière comme crimes contre l’humanité constitue une évolution majeure. L’esclavage, fléau absolu et point de départ d’une nouvelle fraternité ? Ce ne serait qu’un paradoxe de plus. Tout comme la stupéfiante richesse des interactions culturelles nées de l’esclavage : le jazz, le blues, le hip-hop, la salsa et bien d’autres formes d’art. Ces hommes et ces femmes à qui on refusait une identité d’êtres humains ont su résister par la culture. Et c’est par la culture encore qu’aujourd’hui leurs descendants ouvrent de nouvelles voies."
Extrait de l'édito de Ayoko Mensahdu "L’ombre portée de l’esclavage" (Africultures n°67)